Adolescence et débuts de la 3D

Chapitre 3 – Mid’ 90’s

De 1994 à 1998, passage en revue par ordre chronologique des jeux marquants de la Saturn et de la Nintendo 64, une phase riche en accidents industriels, mais avec ma console favorite all-time.

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Saturn (1994)
Attention, on entre dans une nouvelle ère, techniquement la Saturn fait partie des consoles de 5e génération. La Saturn fût ma première (et oui, encore une fois) console à m'ouvrir aux jeux imports (surtout Japonais). Une console qui n'a pas eu le succès mérité (faute à une communication et une politique foireuse de Sega (qui causera le début de leur perte avant son décès définitif avec la Dreamcast - sur lequel je reviendrai dans le prochain billet), malgré un catalogue solide. Une console avec des portages de jeux d'arcade géniaux tel Sega Rally, Virtua Fighter, Street Fighter, Daytona USA...

Daytona USA

1994 – Sega AM2

LE jeu qui serait cité en exemple pour montrer que la Saturn était la console de l’Arcade. 3 circuits simples, de l’impact, du rythme, rien de plus.

Start your engines !

Sega Rally

1995 – Sega AM3

L’équipe AM2 évolue et affine la précision brute de Daytona pour en faire ce Sega Rally, resté la référence de la simulation pendant des années et la fierté de Sega.

La Stratos <3

Command & Conquer

1995 – Virgin

Portage du STR hyper populaire sur PC, l’affrontement entre le NOD et le GDI pour le contrôle du Tibérium. Plusieurs suites ont vu le jour avant d’être dépassé par les Warcraft, Starcraft et autres Age of Empires.

The Story of Thor 2

1996 – Ancient

Suite de l’Action-RPG MegaDrive « La légende de Thor », il n’a pas eu le succès escompté sur Saturn, faute à un Gameplay trop similaire, malgré 2 nouveaux esprits à collecter.

Virtua Fighter 2

1996 – Sega AM2

Suite de Virtua Fighter, le concurrent direct de Tekken (PlayStation), les premiers Vs 3D, des graphismes plus fins, de nouveaux persos et une dizaine de styles de combat, dont le style de l’homme Ivre avec Shun.

Fighters Megamix

1996 – Sega AM2

Un jeu mixant les persos emblématiques de Sega AM2 (Virtua Fighter, Fighting Vipers, Daytona USA (!!!)…), c’est un gigantesque bordel hyper nerveux. Moche, mais jouissif, on peut y faire combattre Akira avec Hornet (la voiture de Daytona…).
Taré, mais génial.

X-Men vs Street Fighter

1996 – Capcom

Uniquement sorti au Japon, il bénéficiait de l’apport de la cartouche de 32 MB pour dynamiser les combats qui ne manquaient déjà pas de jus. Ça se ressentait sur la CB… Le premier « Vs » de Capcom, une animation hallucinante pour l’époque, les devs de Capcom étaient au Zenith.

Mortal Kombat Trilogy

1996 – Midway

Une « compilation » basée sur le Gameplay de Mortal Kombat 3, avec les personnages de tous les MK passés. Pas le meilleur jeu de baston de la console, mais une valeur sûre des fans de démembrements.

DBZ : The Legend

1996 – Bandai

Sorti longtemps avant au Japon (version que je me suis procurée), c’était le 1er DBZ en 3D après les pelures qu’on s’est tapées sur SNES et MD. Des graphismes très très très grossiers, un gameplay « innovant » posant peut-être les bases des Tenkaichi des dizaines d’années + tard, mais quand on a 14 ans et qu’on est fan de DBZ, on a pas la même objectivité.

Street Fighter Alpha 2

1996 – Capcom

Tandis que Mortal Kombat stagne toujours au stade « violence gratuite », Street Fighter revient dans le passé et réussit l’exploit de faire mieux que les mythes SF2. Après un Alpha 1 (Zero pour la version Japonaise) réussi, Capcom valide l’essai avec Alpha 2, puis le confirmera avec le 3, avant de créer le Vs ultime 2D avec Street Fighter 3, dont nous parlerons plus tard…

Sonic Jam

1997 – Sega

Curiosité de la Saturn, elle n’a pas accueilli de Sonic « original » malgré le carton des différentes versions sur MegaDrive.

C’est donc une compilation des premiers Sonic (Sonic I, II, III, Knuckles) avec un niveau 3D (moche) en guise de hub central.

Worldwide Soccer '97

1997 – Sega Sports

Suite de Victory Goal, mon premier jeu de foot 3D, bien loin d’un FIFA ou PES actuels.

Une excellente surprise, surtout que je l’ai acheté à Cash Converters d’occasion complètement au hasard, il s’est avéré être le meilleur jeu de foot de la console.

La Saturn, mon premier « pari » raté, à une époque ou Sony sortait la PlayStation que je décidai de boycotter (à tort), le début du déclin de Sega…

Malgré un catalogue de jeux arcade franchement fabuleux, qui m’ont là-aussi coûté plusieurs centaines d’heures de plaisir (j’en profite pour remercier infiniment la team Sega AM2 et AM3 pour la qualité de leurs portages), la console n’a pas eu le succès qu’elle méritait, sans doute la faute à une communication dépassée par celle de Sony, un hardware en deçà de celui de la PlayStation (coucou les effets de transparence impossibles à faire) et des éditeurs tiers qui ont petit à petit dévié de Sega pour aller vers Sony…

J’en garde toutefois un souvenir impérissable principalement grâce aux jeux de combat, d’abord 2D avec les X-Men, X-Men Vs, DBZ, Darkstalkers, King of Fighters, Street Fighter Alpha, Mortal Kombat… Cette géniale manette à 6 boutons qui était parfaite pour ça, les premiers jeux import que j’ai achetés.

C’est sans doute aussi pour ça que Sega a raté son coup avec cette Saturn, l’orientation n’était pas assez « Tous publics » et elle manquait de blockbusters, en comparaison à la PlayStation qui séduisait un public de jeunes adultes…

En restera mon souvenir personnel et surtout aucun regret d’avoir fait partie de cette aventure Saturn.

Nintendo 64 (1997)
Probablement la console la plus chère à mon cœur. Bourrée de défauts, à commencer par ce port cartouches qui limitait le contenu des jeux, comparé aux jeux CD sur PlayStation, peu suivie par les éditeurs tiers, mais le savoir-faire de Nintendo, déjà à l'époque corrigeait tout. Quelle console peut se vanter d'avoir parmi sa liste 3 des meilleurs jeux de l'histoire ? La Nintendo 64 évidemment... Oui, les couleurs sont criardes, oui la manette est spéciale, mais jamais je n'ai autant kiffé qu'avec elle, que ce soit en solo ou en multi, à une époque ou l'on jouait à 4 dans le même salon...

Super Mario 64

1996 – Nintendo

La première authentique baffe 3D de ma vie. Une révolution à l’époque qui a posé les bases des jeux de plateforme 3D encore aujourd’hui.

Des mondes vastes, variés et riches, un challenge très costaud pour atteindre les 120 étoiles, et surtout un gameplay magistral ont fait de ce jeu un monument de l’histoire souvent imité mais jamais égalé.

Mario Kart 64

1996 – Nintendo

Suite de Mario Kart SNES réalisé en fameux « Mode 7 », nous avons enfin droit à de la vraie 3D, et surtout un multi à 4 fun à souhait.

Là encore, la pierre angulaire de ce qu’est devenu aujourd’hui la franchise MK, cette version 64 possédait déjà quasiment tout : carapaces rouges, champignons, dérapages turbo, bananes, raccourcis et Rainbow Road…

Welcome to Mariooo Kaaart !

GoldenEye 007

1997 – RARE

Habitué des FPS (appelés « Doom-like » à l’époque), la claque n’en fût que plus belle à la découverte de ce GoldenEye.

Les tests dithyrambiques ne se trompaient pas : cette adaptation de James Bond, déjà excellente en solo avec ses 3 modes de difficulté se trouvait magnifiée par son mode multi en écran splitté (jusqu’à 4).

Proximity mines, Golden Gun ou simples claques étaient des prétextes à des rematchs infinis et un fun hallucinant.

Zelda : Ocarina of Time

1997 – Nintendo

Si la franchise The Legend of Zelda fait aujourd’hui partie des mythes du jeu vidéo, Ocarina of Time en est certainement la tête d’affiche et la raison principale.

Après un déjà culte « A Link to the past » sur SNES, Nintendo fait passer la série dans des sphères jamais atteintes avec ce semi Open-World (déjà à l’époque) sublime.

Débouler sur la plaine d’Hyrule en chevauchant Epona au petit matin, rentrer dans le Domaine Zora, se cacher des guerrières Gerudo ou pêcher des carpes au Lac Hylia…

Probablement le jeu de ma vie.

Banjo-Kazooie

1998 – RARE

Après GoldenEye (et les Donkey Kong sur SNES), les génies de RARE refont le coup.

Mario 64 a révolutionné le jeu vidéo, alors Banjo s’en est inspiré et l’a amélioré. Plus beau, plus fort, plus long, plus drôle… Banjo est objectivement meilleur que le plombier moustachu et sans doute le meilleur jeu d’aventure de la N64, même s’il ne crée pas le même effet wahou.

A noter la très bonne suite Banjo-Tooie qui n’a pas eu le succès mérité.

Diddy Kong Racing

1997 – RARE

Ces petits malins de chez RARE ont répliqué une nouvelle fois : Si Banjo faisait suite à Mario, Diddy prenait l’aspiration de Mario Kart…

Là encore le concept est repris et amélioré même si on peut constater une nouvelle fois qu’ils se sont contentés de « suivre » ce qui avait été fait.

Un excellent jeu malgré tout.

ISS 98

1998 – Konami

EA Sports a FIFA, Konami a PES. Mais fût un temps ou Konami arrivait sur le créneau du foot avec ISS (puis ISS Deluxe) sur SNES.

C’est donc la suite logique de ISS qui débarquait sur N64, en 3D (évidemment). 

Un gameplay fabuleux et agréable, un mode multi sur lequel j’ai probablement passé le plus d’heures de ma vie, génial.

Wave Race

1996 – Nintendo

Une heureuse découverte. Un jour de mai 1996, en voyage scolaire en Allemagne, je tanne mon ami qui avait la N64 avant moi pour qu’il achète ce jeu qui « avait l’air cool », car ils n’avaient pas Mario 64.

Revenus en France, ce sont là-encore de nombreuses heures de fun en multi sur cette simulation de Jet Ski dont la physique des vagues impressionnait à l’époque.

Un des rares exemples de jeu de course toujours agréable à jouer aujourd’hui.

Lylat Wars

1997 – Nintendo

La suite de Starfox SNES, je n’ai jamais possédé Lylat Wars, mais je me souviens d’un jeu très solide, visuellement très fort, et les sensations géniales du Rumble Pack.

Je me souviens aussi ne pas être capable d’apprendre l' »acte 1 scène 4 du Cid » à cause du fait que je voulais absolument continuer ma partie…

Ô rage, ô désespoir, laissez-moi prendre la manette !

Mario Party

1999 – Nintendo

L’exemple absolu du jeu fun multijoueurs.

Des heures de délires, des tas de mini jeux qui font marcher les réflexes, la réflexion et la force, la base de cette franchise qui compte actuellement 10 jeux.

J’ai le souvenir du mini jeu de rafting, ou la peau de la paume de ma main était totalement à vif à force de tourner le stick comme un sauvage… 

Turok : Dinosaur Hunter

1997 – Acclaim

L’angoisse. Un FPS très bon sur l’ambiance, avec le brouillard constant qui empêche d’y voir à + de 5 mètres, des dinosaures, des monstres, des couteaux, des indiens…

2 suites inégales (et clairement moins bonnes) rajoutant des robots sont sorties après, mais bof…

Extreme-G

1997 – Acclaim

La PlayStation avait Wipe Out, donc la N64 avait besoin de son jeu de course futuriste.

C’est chose faite avec Extreme-G, ou l’on pilote des sortes de motos futuristes sorties tout droit de Tron, mais équipées d’armes.

Jeu hyper nerveux et assez peu lisible, il restait pourtant très agréable dans son style.

La Nintendo 64 est un paradoxe.

Clairement battue par la PlayStation, elle est considérée comme un demi échec, ce qui ne l’a pas empêchée de sortir quelques uns des meilleurs jeux de tous les temps : 

Mario 64, Zelda : Ocarina of Time, GoldenEye 007

Trois légendes absolues probablement parmi les 10 meilleurs jeux de l’histoire, rien que ça.

Malgré son hardware bête (à quoi bon continuer à utiliser des cartouches ?), malgré le manque de soutien des éditeurs-tiers, Nintendo reste Nintendo et reste un formidable développeur et créateur de plaisir, bien au delà de quiconque.

Pour toutes ces raisons, la N64 est ma console préférée, un mix de plaisir en multijoueur et de découverte technologique à l’heure ou mes mirettes étaient le plus réceptives…