Madère 2017

Vertigineux

« bolo de caco », routes escarpées, « espetadas », dauphins et sable noir…

Récit d’un séjour haut en couleurs

Dia 1
Arrivée à Madère et visite de Camara de Lobos
  • Atterrissage à l’aéroport Cristiano Ronaldo (SUUUUU!) et récupération de la Clio IV de location, que le loueur m’assurait puissante. Mouais, il a pas conduit ma Mito lui.
  • Balade à Camara de Lobos, déjeuner devant le marché. Petite balade sur le front de mer, avec la présence de pas mal de bateaux de pêcheurs, la ville étant réputé pour ça.
  • Après avoir pris nos quartiers à l’appart et fait la connaissance de Miguel, petite sieste, vu qu’on est debout depuis 3h du matin, soit 12h plus tôt.
  • Premier bon resto pour un dîner inoubliable : O Polar situé sur les hauteurs de Camara de Lobos, qui ne propose que 2 spécialités : du poulet grillé ou des brochettes de bœuf qui fondent comme du beurre, le tout accompagné de frites et de maïs grillé. Découverte du Bolo de Caco, pain rond et plat servi chaud et tartiné sous nos yeux de beurre à l’ail. L’essayer une fois et ne plus jamais oublier ce mets divin. À l’image du reste du repas, pour une découverte de Madère, la barre a été placée très haute.
  • Retour maison, repus et heureux.
Dia 2
Plage et découverte du Nord sauvage de Madère
  • Direction la plage de sable noir Prainha à l’est de l’île, l’une des rares plages « normales ».  Difficile d’accès, mais la centaine de marches en valent la chandelle…
  • Remontée et visite du complexe hôtelier flambant neuf Quinta do Lorde et continuation jusqu’à l’extrême est de l’île Ponta de São Lourenço.
  • Direction le nord de l’île, météo soudainement grise à mesure qu’on rentre au cœur de Madère en traversant les innombrables tunnels (salvateurs) qui évitent de multiplier le temps de parcours par 10.
  • Arrêt sur le chemin au restaurant Ponte Velha à Faial, en face d’une piste de Karting.
  • Retour à la route, jusqu’à l’arrêt à Santana, ville réputée pour ses maisons typiques à toit de chaume rouges.
  • Continuation vers le nord, avec une jolie cascade, avant de voir, du miradouro de Ponta de São Jorge (d’ou un chat rouquin ne manquait pas de culot) une piscine naturelle de galets en contrebas de la gigantesque falaise, que nous avons pointé comme objectif de visite.
  • Après 20mn de descente de virages en lacets avec + de 10% de déclivité, arrivée à la piscine naturelle, battue par les grosses vagues d’un atlantique plus nerveux de ce côté de l’île. Baignade impossible sous peine de glisser sur les galets mouillés et de s’exploser le coccyx ou autre membre osseux. Dommage, mais de toute façon il faisait un temps breton (étrange d’ailleurs ce Nord de l’île, superbe et sauvage, mais sacrément peu accueillant).
  • Remontée à la semi-civilisation, après 20mn de montée fougueuse avec la Clio, pour continuer le périple vers le centre Nord de l’île, traversée des villages de Arco de Sao Jorge, Boaventura, Ponta Delgada, puis finalement Sao Vicente, situé plein centre Nord de Madère, d’ou nous rejoignons l’extrême sud et notre villégiature à Camara de Lobos.
  • Dîner à la maison après cette journée bien chargée.
Dia 3
Vertige, fleurs et pèlerinage à CR Land
  • En apéritif, direction Cabo Girão, 2e plus haute falaise du Monde (juste ça) avec vue panoramique sur toute l’île et de quoi se chier dessus avec un-plancher-de-verre-ou-l’on-voit-à-travers-que-si-ça-casse-on-a-le-temps-de-mourir-d’une-hémorragie-suite-aux-coupures-puis-d’un-arrêt-cardiaque-lié-à-la-peur-avant-de-s’aplatir-comme-des-merdes-589-mètres-plus-bas (environ).
  • Journée à Funchal, la capitale de l’île et Capitale de CRDieu.
  • Visite de Monte après ascension en téléphérique, encore pas mal de montées et de descentes à pied qui taffent les quadri atrophiés par une année d’escalators, j’ai mal.
  • Beaucoup de plantes, de belles hortensias. Tant mieux, car la 2e partie de la visite ou nous devions explorer le Jardin Botanique s’est soldé par un fail/supra-rage/remboursement au motif que :  « 2 chiens dans des sacs, c’est potentiellement des armes atomiques, et que du coup c’est dangereux et interdit« . On nous invite à revenir plus tard sans les chiens, on les invite à aller se faire mettre.
  • Après ce semi-échec donc, descente en bord de mer et visite du Quartier CR7. Nous dans GTA, on achète des immeubles pour jouer les brigands virtuels, lui il a un musée à son nom, un hôtel, l’aéroport de l’île et un quartier à son nom. N.O.R.M.A.L. Bientôt l’île rebaptisée en CR7 Island.
  • Bref, visite de son musée, la statue devant qui ressemble à Gareth Bale, moui. Dans le musée, gloire au Mancunien ou se côtoient les répliques de ses trophées individuels, collectifs, des peintures, des ballons, des maillots, des cadeaux de fans et d’émirs, des médailles du mérite… Bref tout ce qu’il faut pour flatter son ego. Ça fait le job et ça fait tourner le tourisme, alors tout le monde est content.
  • Reprise de la voiture pour retourner vers le centre-ville de Funchal. Après une grosse demie-heure à tourner pour trouver un parking, on en trouve un dans un centre commercial, que l’on remercie derechef en y laissant quelques écus afin de nous approvisionner via un menu Whooper, puis visite du front de mer, enfin du centre ville pour finir sur la Praça do Municipio.
  • Retour à la maison après cette autre journée chargée, les pieds un peu en compote quand même.
Dia 4
Oh ! des dauphins !
  • Journée bateau : Rendez-vous à 10h à la Marina de Funchal pour 3h de bateau à bord d’un catamaran.
  • L’objectif était de voir des dauphins, des baleines et des belugas. Bon, on a vu que des dauphins, mais y’en avait masse, alors on fera pas la fine bouche. Vue de toute la côte sud est de l’île, du Cabo Girão à Funchal, en passant par Camara de Lobos, et les ravages de l’urbanisation outrancière… Toute la côte à Funchal étant recouverte de complexes hôteliers gigantesques. Un énorme point noir.
  • Suite à cette balade, direction le centre de Funchal à nouveau, pour trouver de quoi se nourrir, puis retour à la maison en milieu d’après-midi, crevés de ces 3 jours très intenses.
Dia 5
Piscines naturelles, océan et aquarium
  • Découverte de la côte Nord-Ouest. Traversée de l’île du Sud au Nord jusqu’à Sao Vicente, puis route vers l’Ouest.
  • Halte à Seixal, petit village réputé pour ses piscines naturelles. Après avoir dégoté un bon spot, on trouve une bonne entrée dans l’eau, pour ne pas y laisser un coccyx ou deux vu la glissance des pierres.
  • Deux heures de farniente plus tard, on repart en quête d’un Prego no Prato que l’on trouve à Porto Moniz, la ville la plus au Nord-Ouest de Madère.
  • Visite de l’Aquarium de Porto Moniz, 7€, minuscule, mais un beau bassin ou se côtoient quelques petits requins, des raies, des mérous et autres murènes.
  • Retour à Camara de Lobos par la voie « compliquée », en redescendant la côte par le sud. 50mn de lacets, de montées et de descentes, mais ça change des tunnels.
Dia 6
Repos à Porto Moniz
  • Journée glandouille assumée : Après une grasse-mat bien méritée après un duel mental de haut niveau pendant la nuit contre un moustique, départ pour Porto Moniz, que nous avions spotté la veille pour barboter dans les piscines naturelles.
  • Le beau soleil à l’appart se faisant remplacer par des nuages gris après la traversée du tunnel du centre de l’île nous laissaient présager d’une journée galère…
  • …Qui n’aura pas eu lieu, les nuages laissant place à un beau soleil (comme quoi, la météo fluctue très vite à Madère) à mesure que nous achetions notre billet et trouvions une bonne place ou poser nos serviettes à la piscine.
  • La piscine semi-naturelle de Porto Moniz est très bien faite : des marches (traitées contre les glissades) ont été coulées dans le béton, permettant d’y aller progressivement, tandis que les énormes rochers au fond, sur lesquels s’éclatent les vagues avec fracas, sont balisés par un muret séparant la piscine de l’océan. Un « garde plage » donne du sifflet à l’occasion pour rappeler aux touristes que rester debout sur le muret lorsqu’une vague peut arriver de plein fouet et les propulser, au mieux dans la piscine, au pire sur un rocher, est une idée de con. Moi j’appelle ça la sélection naturelle.
  • Après 2 heures de repos, de nage et de bronzette, les nuages refont leur apparition, accompagnés cette fois d’une fine pluie, signe qu’il est temps de remballer nos havaianas et de retourner sur Camara de Lobos.
  • Petit dîner au restaurant O Polar, que nous avions déjà testé en début de séjour.
Dia 7
Curral das Freiras & Cristo Rei
  • Après une nuit de bataille avec un moustique, réveil salé en fin de matinée.
  • Après un petit (gros) déjeuner, on (je) décide d’aller visiter le petit village de Curral das Freiras. Un village perdu dans une vallée entourée de montagnes et réputé pour avoir été coupé de la civilisation jusqu’en 1950 et des poussières. Sur le papier, c’est aguicheur, on se met à rêver de tomber sur un village hors du temps peuplé d’Hibernatus.
  • Après 45mn de route atroce, on comprend pourquoi le village est resté si longtemps planqué, tu m’étonnes la galère pour y accéder.
  • Arrivés sur place, la consternation. Ça n’a aucun charme, au pire des cas c’est un peu craspouille avec des baraques à moitié délabrées d’un côté, des engins de chantier en train de construire de l’autre, et un connard de serveur qui nous voit arriver à 10km en nous demandant de nous garer devant son resto.
  • Chose que nous ne ferons évidemment pas, nous rebroussâmes chemin derechef pour un plan B assez proche.
  • Le plan B étant un Miradouro Erra do Serrado donnant sur les hauteurs dudit village et sur toute la vallée. Joli panorama, bien que chargé de touristes carte vermeil Français qu’on entendait miauler toutes les 30 secondes « oh qu’ils sont mignons vos chiens ! ». Oui on sait.
  • Après cette escapade tortueuse dans les montagnes, dernière activité de la journée (sans compter le sacro-saint dîner) : visite du Cristo Rei originel.
  • Étonnamment, les manuels d’histoire et de tourisme parlent sans cesse du Corcovado (surplombant les hauteurs de Rio), ou au pire du Cristo Rei au dessus du Tage, faisant face à Lisbonne. Mais saviez-vous qu’il existait un troisième Christ-Roi dans le monde Lusitanien et que celui-ci a été érigé en premier en 1927 à Caniça à Madère? Non vous ne le saviez pas, et moi non plus, mais vous n’en avez probablement rien à foutre.
  • Soirée au resto Planka sur les hauteurs de Funchal, un peu cher et un peu prout prout, mais vue de malade sur la baie, le patron nous fait visiter la terrasse en nous précisant habilement que « demain il y a un feu d’artifice, vous pouvez réserver une table ». Faisons ça ouais, ça fera de belles images.
Dia 8
Glande et foguetes
  • Journée glandouille totale, réveil très tardif, petit dej vers 13h puis organisation de la journée…
  • Départ vers Prainha pour une aprem plage au soleil… Pendant laquelle je zieutais Portugal – NZ sur TMC (merci le roaming europe intégré au forfait Sosh !).
  • Quelques heures de soleil et de bronzage plus tard, retour à la maison pour préparer la soirée resto en terrasse pour profiter du feu d’artifice sur la baie de Funchal.
  • Feu d’artifice sympa, j’ai vu mieux, j’ai vu pire, en effet le patron du resto nous explique qu’au 31 décembre, ce feu part de 37 points sur la baie de Funchal (et non pas 1 seul) et qu’il est le plus beau d’Europe… On va le croire sur parole.
Dia 9
Roses, osier et rosiers.
  • Après une nouvelle grasse mat, direction le nord de l’île, plus précisément Arco de Sao Jorge pour visiter la Roseraie, plutôt réputée.
  • Sur le chemin on s’arrête pour déjeuner dans une Churrascaria au top, petite brochette de boeuf pour moi, poulet rôti pour madame, cuit sous nos yeux à la bonne flambée, puis continuation vers la Roseraie.
  • Plus de 10.000 roses, plus de 1.000 espèces dont certaines endémiques et d’autres en voie d’extinction. Je te renseigne, si ça te plait pas, tu peux te tirer.
  • Une superbe expérience olfactive, et un petit regret : la roseraie faisant partie intégrante d’une Quinta (propriété privée, dans le cas présent un hôtel), nous aurions pu réserver une ou 2 nuits dedans pour goûter au charme et au calme du lieu, à peine troublé par les chants des oiseaux et les feuilles qui s’agitent sous les déplacements énergiques des milliers de lézards qui peuplent l’île.
  • Après cette douce surprise, départ vers Camacha, au cœur de l’île pour visiter le lieu berceau du football au Portugal.
  • Pour atteindre la ville, 2 solutions : faire le grand tour via la « Via Express », soit par le centre de l’île, plus direct, mais plus long et plus tortueux. On (je) décide de prendre la solution la plus compliquée (pendant que madame dort), grand bien m’en a pris, de superbes paysages à voir sur cette route, de belles vallées en contrebas, toujours des tonnes d’Hortensias sauvages en bord de route, mais aussi la traversée du Parc Natural do Ribeiro Frio, rempli de pins qui rappelle furieusement le Portugal continental, à la différence que cette forêt nous emmène jusqu’au massif le plus haut de l’île, le Pico Ruivo, haut de 1.862m.
  • Une balade compliquée, faite de montées, de descentes et de zigzags, mais splendide.
  • Arrivée à Camacha, aucune trace de football, mais un « café-magasin de souvenirs » vendant des centaines d’objets de vannerie (objets en osier) qui allaient du petit panier jusqu’à la réplique du navire de João Gonçalves Zarco ayant accosté sur les côtes de Machico en 1420 (Madère ayant officiellement été découverte via l’île voisine de Porto Santo par ce même Zarco l’année précédente). Un arrêt sympathique pour faire quelques emplettes.
  • Retour à la maison par la route rapide.
Dias 10 & 11
Fin de séjour en quartier libre
  • Les deux dernières journées avant retour à Paris…
  • Journée plage afin de parfaire le bronzage et les coups de soleil, la petite plage de Prainha nous accueille sous un soleil de plomb (plus grosse chaleur du séjour, histoire de bien terminer les vacances et nous dégoûter de partir).
  • Dernière soirée et dîner au O Polar, pour profiter une dernière fois de leur Espetada et de leur Bolo de Caco, accompagnés d’une bonne Coral bien fraîche.
  • Coucher avec de belles rougeurs et les cuisses bien chaudes pour une dernière nuit à Camara de Lobos.
  • Rapide rangement le lendemain matin, puis préparation pour le retour vers Paris

 

C’est ainsi que s’achèvent nos 10 jours de vacances à Madère. Un super séjour qui restera gravé dans nos mémoires, une île sauvage et escarpée, mais superbe et très bien desservie. Sa proximité des Tropiques et sa faible distance de la France en fait une destination à faire absolument, surtout hors saison, de par son climat doux et toujours accueillant. Les locaux nous disaient que l’hiver et l’été n’existent pas à Madère, mais que l’on peut y vivre 365 jours par an en t-shirt et en short…